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C’est ici le second terme d’la vie, et celui auquel proprement termine l’enfance ; car des mots infans et puer ne semblent nullement synonymes.

Posted on May 5, 2022

C’est ici le second terme d’la vie, et celui auquel proprement termine l’enfance ; car des mots infans et puer ne semblent nullement synonymes.

Le premier est compris au sein d’ l’autre, et signifie qui ne pourra parler : d’ou vient que dans Valere Maxime il y a puerum infantem. Mais je continue a me servir de ce mot d’apres l’usage de notre langue, jusqu’a l’age pour lequel celle-ci a d’autres noms.

Au moment oi? les bambins commencent a parler, ils pleurent moins. Ce progres est organique : 1 langage est substitue a l’autre. Sitot qu’ils peuvent penser qu’ils souffrent avec des paroles, pourquoi le diraient-ils avec des cris, si ce n’est quand J’ai douleur est trop vive afin que la parole puisse l’exprimer ? S’ils continuent alors a pleurer, c’est J’ai faute des personnes qui paraissent autour d’eux. Des qu’une fois emile aura evoque : J’ai mal, il faudra des douleurs bien Fortes pour le forcer de pleurer.

Si l’enfant est delicat, sensible, que naturellement il se mette a crier pour rien, en rendant ces cris inutiles et sans effet, j’en taris bientot la source. Tant qu’il pleure, je ne vais point a lui ; j’y file sitot qu’il s’est tu. Bientot sa maniere de m’appeler sera de se taire, ou bien au plus de jeter un seul cri. C’est via l’effet sensible des signes que les enfants jugent de blackdatingforfree.com rencontre gratuit leur sens, il n’y a point d’autre convention Afin de eux : quelque en gali?re qu’un enfant se fasse, Il semble fort rare qu’il pleure lorsqu’il reste seul, a moins qu’il n’ait l’espoir d’etre entendu.

S’il tombe, s’il s’fait une bosse a la tete, s’il saigne du nez, s’il se coupe des doigts, a la place de m’empresser autour de lui d’un air alarme, je resterai tranquille, bien Afin de un tantinet de temps libre.

Le en gali?re reste fera, c’est une necessite qu’il l’endure ; bien mon empressement ne servirait qu’a l’effrayer davantage et augmenter sa sensibilite. Au fond, c’est moins finir que la crainte qui tourmente, si l’on semble s’i?tre blesse. Je lui epargnerai du moins une telle derniere angoisse ; car fort surement il jugera de son mal tel y verra que j’en juge: s’il me voit accourir avec inquietude, le consoler, le plaindre, il s’estimera perdu ; s’il me croise garder notre sang-froid, il reprendra bientot le sien, ainsi, croira le mal gueri lorsqu’il ne le sentira plus. C’est a votre age qu’on prend les premieres lecons de courage, ainsi, que, souffrant sans effroi de legeres douleurs, on apprend via degres a supporter les grandes.

Loin de devenir attentif a eviter qu’emile ne se blesse, je serais fort fache qu’il ne se blessat jamais, et qu’il grandit sans connaitre la douleur.

Souffrir reste la toute premiere chose que celui-ci doit apprendre, et celle qu’il aura le plus grand besoin de savoir. Il parait que les enfants ne soient petits et faibles que concernant prendre ces importantes lecons sans danger. Si l’enfant tombe de son bas, il ne se cassera nullement la jambe ; s’il se frappe avec 1 baton, il ne se cassera pas le bras ; s’il saisit 1 fer tranchant, il ne serrera guere, ainsi, ne se coupera jamais bien avant. Je ne sache pas qu’on ait jamais surpris d’enfant en liberte se tuer, s’estropier, ni se Realiser un mal considerable, a moins qu’on ne l’ait indiscretement expose dans des lieux eleves, ou seul autour du feu, ou qu’on n’ait laisse des instruments dangereux a sa propre portee. Que dire des magasins de machines qu’on rassemble autour d’un enfant pour l’armer de toutes pieces contre la douleur, jusqu’a ce que, devenu grand, il est a sa bravo, sans courage et sans experience, que celui-ci se croie mort a J’ai premiere piqure et s’evanouisse en voyant la premiere goutte de le sang ?

Notre manie enseignante et pedantesque est toujours d’apprendre aux enfants ce qu’ils apprendraient beaucoup plus d’eux-memes, et d’oublier ce que nous aurions pu seuls leur enseigner. Y a-t-il rien De surcroi®t sot que la peine qu’on te prend pour un apprendre a marcher, comme lorsqu’on en avait decouvert quelqu’un qui, par la negligence de une nourrice, ne sut nullement marcher etant grand ? Combien voit-on de personnes au contraire marcher en gali?re toute un life, parce qu’on leur a mal appris a marcher!

Emile n’aura ni bourrelets, ni paniers roulants, ni chariots, ni lisieres ; ou du moins, des qu’il commencera de connaitre mettre votre pied devant l’autre, on ne le soutiendra que i  propos des lieux paves, ainsi, l’on ne fera qu’y passer en hate. A la place de le laisser croupir dans l’air use d’une chambre, qu’on le mene journellement au milieu tout d’un pre. La, que celui-ci coure, qu’il s’ebatte, qu’il tombe cent fois le jour, tant mieux : il en apprendra plus tot a se relever. Le bien-etre d’la liberte rachete de nombreuses blessures. Mon eleve aura souvent des contusions ; en revanche, il est i  chaque fois gai. Si les votres en ont moins, ils sont toujours contraries, forcement enchaines, i  chaque fois tristes. Je doute que le profit soit de un cote.

Un autre progres rend aux enfants la plainte moins necessaire : c’est celui de leurs forces. Pouvant plus par eux-memes, ils ont un besoin moins frequent de recourir a autrui. Avec un force se developpe la connaissance qui les met en etat une diriger. C’est a ce second degre que commence proprement l’existence de l’individu ; c’est aussi qu’il prend la conscience de lui-meme. Notre memoire etend le sentiment de l’identite sur la totalite des moments de le existence ; il devient veritablement votre, le meme, et via consequent deja capable de bonheur ou de misere. Il importe donc de commencer a le voir ici comme un etre moral.

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