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La salle de cine, avec ses pleurs et ses rires, ses instants de communion ainsi que malaise, est le lieu de tous les possibles.

Posted on September 17, 2022

La salle de cine, avec ses pleurs et ses rires, ses instants de communion ainsi que malaise, est le lieu de tous les possibles.

«En 2008, j’ai accompagne mes bambins dans un multiplexe picard Afin de voir Bienvenue chez des Ch’tis.

J’ai salle est remplie. Les individus ont d’emblee ri de bon c?ur. A priori je n’etais jamais le public cible, ainsi, pourtant, j’ai passe un moment dont je me souviens encore de nos jours.» A autre normal, Alain prefere David Cronenberg et Eric Rohmer. Mais ce jour-la, Dany Boon l’a seduit. Dany Boon ou le public de Dany Boon? «Je ne sais pas vraiment. Notre communion est si forte dans la salle, j’ai ete tel une vague de bonheur. Je me suis juste laisse emporter. J’aurais vraisemblablement vecu les choses de facon tres differente dans une petite salle a moitie vide.»

Alain n’a jamais ose revoir le mega succes du realisateur des Hauts-de-France: «Seul dans mon salon, ou meme en famille, ca n’aurait pas eu la meme saveur. C’est legerement comme regarder a le pc la captation tout d’un concert auquel on a assiste: d’la scene a l’ecran, Il existe tellement de magie et d’energie qui se perd.»

«Une fois installes devant un film avec d’autres, nous faisons part d’une constellation collective.»

Pour un seul et meme film, les experiences cinematographiques seront eventuelles. Ca tient d’abord a toutes les conditions de projection, une meme ?uvre ne pouvant jamais s’apprecier de la meme facon si elle est presentee en Imax ou visionnee dans le smartphone au metro. Recemment, Netflix a annonce etre occupe a tester une fonction «visionnage accelere» permettant de voir un film de 2 heures en 1 heure 20. Les modes de consommation evoluent et se multiplient. Mais le deploiement de nouvelles technologies n’est pas le seul facteur pouvant influer concernant la facon d’apprecier votre film.

C’est d’ailleurs la these tout d’un essai imposant, publie en 2017: dans The Audience Effect – On the Collective Cinema Experience, l’universitaire allemand Julian Hanich observe la facon dont la salle de cinema joue sur notre experience de spectateur ou de spectatrice. «Au cinema, on voit habituellement votre film avec 2, 20, 200 ou 2.000 autres personnes. Un coup installes devant 1 film avec d’autres, nous faisons partie d’une constellation collective qui influe sur une experience de spectateur, qu’elle soit positive ou negative», ecrit Hanich dans l’introduction de son ouvrage.

La salle de cinema, c’est un public soude riant de bon c?ur devant une comedie qui fera mouche. C’est aussi la toux grasse d’un coloc’ de siege au moment de la replique-cle, une odeur de pop corn pendant Le Parfum, les rayonnements des smartphones des personnes en gali?re eleves. On entre au cinema avec l’envie de devenir une eponge, d’absorber bien ce qu’un film est en mesure de nous donner. Il est souvent bien Complique de ne pas s’impregner egalement de et cela se trame autour de nous.

Haneke et moi

Ma petite vie de cinephile a demarre depuis pres tout d’un quart de siecle. Je ne sais nullement si c’est un hasard, mais les deux seances les plus etrangement marquantes ma life ont concerne des films de Michael Haneke. En septembre 2001, au cinema Notre Carillon de Saint-Quentin, je decouvrais La Pianiste, glacante adaptation tout d’un roman d’Elfriede Jelinek. Deux incidents se paraissent produits pendant la seance: une femme s’est evanouie, puis une nouvelle a subi et cela semblait etre une crise de tetanie. Toutes deux ont du etre evacuees, lumiere allumee, tandis que le film continuait sa vie concernant l’ecran.

Jamais le malaise n’aura ete aussi eleve que ce soir-la, au sein tout d’un public dont nos membres semblaient tomber tel des mouches, ployant sous l’implacable tension assenee via Haneke. Aujourd’hui bien, le souvenir de une telle seance me donne des frissons.

En octobre 2005, a l’UGC Cine Cite de Lille fonctionnement telegraph dating, c’est votre fois une seance de Cache qui a marque notre esprit. Dans votre salle au vraiment denivele, un couple de jeunes gens installe au sein des premiers rangs a fini avec ceder a l’ennui ou au desir, Afin de commencer a forniquer. Terrible sentiment de gene. Il aurait vraisemblablement fallu intervenir, votre que personne n’a fera.

Si l’image etait aussi saisissante, c’est parce que la relation sexuelle qui se jouait en bas une salle contrastait totalement avec cela se jouait a l’ecran. Cache est si angoissant, depourvu de respiration, que c’est vraisemblablement la derniere ?uvre que je choisirais quand on m’obligeait a copuler devant 1 film. Impossible d’oublier la scene dans laquelle l’un des personnages, en plan fixe, entreprend de s’egorger. Non juste le couple avait assez mal selectionne son film, mais il avait aussi tres mal choisi son moment, puisqu’il est occupe a s’affairer i  l’instant de une telle scene qui fit pousser a Notre salle un cri d’effroi general.

A quoi ca tient, l’art et sa perception? J’ai Pianiste a obtenu le Grand tarifs a Cannes en 2001, Cache le Prix d’la mise en scene en 2005, tous 2 ont ete largement salues par la critique. pourtant, je n’y associe que des jeunes filles qu’on evacue et des jeunes qui s’accouplent devant un type qui s’egorge.

Une question d’environnement

Dans son livre, Julian Hanich multiplie nos exemples visant a montrer a quel point l’experience une salle de cinema peut remplacer totalement la maniere de vivre un film. Qu’adviendrait-il si l’on s’avisait de regarder Borat au beau milieu de la horde de nationalistes venant des Etats-Unis ou du Kazakhstan? Pas sur qu’on s’esclafferait d’la meme maniere.

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